Antivirus
Pour celleux que l’amour tétanise
Je concocte un élixir sous les yeux d’Osiris
Qui se répand plus sûrement qu’un virus
Se riant de la barrière des races
Tout droit descendu des astres
Même si devant le nombre qui résiste
Il s’en fallut de peu que je me désiste
Je suis là pour celleux qui restent
Qui ont échoué à tous les tests
Que les winners fuient comme la peste
Je suis parvenue au bout de ma piste
Et même si de moi il ne reste
Que ces poèmes que je poste
J’ai toujours été fidèle à mon poste
Sans pouvoir me dépasser moi-même
Car tout était dans cette petite graine
D’écrivaine qui rêvait de faire de sa vie un poème
Le cœur baignant dans un lac d’amour inconditionnel
Je pourrais inonder la Terre de mes larmes
Créer des tsunamis de colère tant la parole est vaine
Face aux croyances qui sont les tiennes
Ces limites ne sont pas les miennes
Mais des enfants marchent sur des mines
Tandis que les puissants se démènent
Pour nous priver de toute manne
D’amour, d’espace ou de liberté
De temps dont ils réduisent toujours la portée
Pour nous ils organisent la rareté
Tout en cherchant à s’écarter de leurs responsabilités
Combien de vies écourtées
Pour garantir le train de vie d’un Bolloré
Fallait pas démarrer
Je compte plus les projets morts-nés
À cause de la forme de mon nez
Et ça me rappelle trop les Mornes
Et les normes et les mensonges énormes
J’en vomis de bon cœur
J’ai failli perdre mon stylo dans la bataille
Supposée m’en servir pour faire de la maille
Je n’ai jamais eu le cynisme de le prostituer
Ma prose peut tuer