Des rimes sur le chemin de la Vérité

Chemins de textes

Tag: soleil

Le fruit

Je prends gracieusement le fruit du soleil
Je bénis amoureusement le fruit du soleil
J’ôte délicatement l’écorce du soleil
Je détache soigneusement un quartier de soleil
Je mâche longuement le fruit du soleil
J’avale littéralement le fruit du soleil

Au gré du hasard

Au gré du hasard

Des idées flottant comme des grains de poussière
Chacun d’eux renfermant son propre univers
Et la promesse de sa disparition

A l’envers du néant

Quand le soleil découche que les oiseaux déchantent
Qu’un espoir indécent se désagrège innocemment
Que l’ironie déstabilise les radieuses certitudes sur les terres promises
Que l’ambition fait ses valises en recherche de terres plus fertiles que les sols décimés par les larmes arides
Quand l’océan se vide

Je retourne mes racines et les greffe aux nuages
Je questionne mes démons, insulte les présages
Soudoie des idéaux, caresse des images
Comme mon reflet brouillé dans le miroir du monde
Comme une mémoire souillée par la plume qui raconte
Et ravive une conscience mille fois morte de honte
Par trop assujettie à la norme qui gronde

Coupable d’harceler les étoiles
Je plaide la folie d’avoir voulu revivre

COSMOS

Et si…

C’est pour le soleil. C’est pour le soleil que je viens braver le complot de l’oubli,
Même si les mots sont des échardes et les images, 
De coûteux habits.
C’est pour la lune et le soleil,
Et en mémoire des fées qui m’ont tendu les bras, 
Un pas après la pointe de la falaise, 
là.
 
Il faut bien ramasser les nuages quand le ciel dégringole,
Brûler le piédestal, 
Retourner à l’école. 
 
Il faut être libre de tout prix, 
De tout sang,
N’avoir que les astres pour parents et de la solitude –
De grandes, puissantes lampées de solitude qui vous retournent le ventre.
 
Gueule d’ébène, 
Grisée de vivre, 
Léchant le seuil du paradis.
 
Et s’il n’y avait pas d’histoire?

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Sybilline

Le Soleil aveuglé par ton austère beauté s’est vengé. La lune écarlate et ma cape touareg, on a ri. Ta gueule était rouge, mes bras bleu de lys. Une saison déflorée, automne, comptine d’un temps tout neuf, tout sec et rage. Un mage passe. Du sel dessine son visage. Des sillons de nuages sur une triste évangile, incomplète. Un ange fracasse. Nous sommes déjà venus sur cette planète guerrière, et nous la quitterons avec ton nom dans la besace. Oui Ton nom.
 
Qu’un baiser nous égare, et c’est la forêt qui nous dévore. Instincts en haute-définition. Défi. A la terre. La soif me tient en éveil, le vent disperse mes douleurs. Notre type Est.

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Métisse

Assise au soleil
Réceptive telle une antenne émotive
Attentive aux vibrations qui guideront ma plume
Pour je l’espère vous transmettre une nouvelle émotion
Je suis tranquille
Docile
Et les images défilent
Visions du cosmos qui s’enfilent
Comme des perles sur un fil
Où nuit et jour se succèdent en un battement de cil

L’alliance des contraires
Je suis faite de cette matière première
Du Nord et du Sud
Du noir et du blanc
Pour un brun qui rappelle la couleur de la terre Mère
On a tous en soi un petit bout d’univers
Un soupçon d’infini dans un grain de poussière
Filiation divine ou bien humain mystère
Nos atomes des étoiles nous font frères
Il y a de quoi en être fiers
N’être qu’une humble créature
Mais terrain d’un combat qui dure
Entre le paradis et l’enfer

Et dire que je rêvais mon cœur pur

Je suis condamnée à m’asseoir
A même le mur qui sépare
Les deux versions d’une même histoire
A voir les victimes comme les barbares
Manipuler le devoir de mémoire
Je ne sais plus lesquels croire
Et j’en passe ds heures
A démêler en moi les leurres les erreurs
Liés à la conscience d’une race prétendument supérieure
Et j’en pleure
Des traces laissées par les ravages d’un esclavage encore ancré dans nos cœurs
Où est ma place ?
Nous sommes trop peu à porter ce drapeau d’un peuple imaginaire
Où nous serions tous unis et sœurs et frères
Trop peu à vivre et à saigner pour cette chimère
Et puis mon temps est éphémère
Et la bêtise humaine m’atterre
De rage ma plume se fait amère

Jeter un regard sur la Terre
Poser les yeux sur toutes ces guerres
Quand on y cherche de la lumière
Trop d’espérance est une torture
La cruauté de l’Homme serait dans sa nature ?

Et dire que je rêvais mon cœur pur

th (14)

Il y eut

Il y eut des matins de gloire après des nuits de combat
Il y eut la tendresse du soleil après les ténèbres et le froid
Il y eut la mort qui guettait à chaque coin
Les soupirs glacés des ombres qui voulaient m’emporter
Les doutes abyssaux dont triompha ma foi
Il y eut l’ascétique espoir d’être ici pour un but
Qui aurait échappé à mon esprit timide et las
Il y eut les envolées de passion et d’ivresse
Les appels au secours, les instants de détresse
Les larmes apaisantes sur mon cœur rougeoyant
Il y eut une ou deux nuits belles comme le monde
Où un corps étranger s’appuyait sur moi
Où une âme égarée avait besoin de moi
Il y eut la prise de conscience et la lucidité
L’acceptation et l’orgueil résigné
Et mes rêves de lumière qui ne mourraient pas
Il y eut la colère et la haine et le dégoût de la vie
Lorsqu’on me vola la pureté que je n’estimais pas
Et puis la souffrance du plus vain combat
Pour recouvrer cette pureté que je ne méritais pas
Pour recouvrer cette pureté dont je ne voulais pas
Il y eut la découverte du mal et de moi
Ces sentiments malsains qui vibraient dans mon sang
La somptueuse liberté son vertige et sa voix
Ce sont ses ailes que j’empruntais pour voler
C’est son poison que je buvais pour mourir
Il y eut l’ultime volonté d’apprendre à me connaître
Et toutes les voies dans ce sens passaient par mes limites
Celles de mon esprit de mon âme et de mon corps
Il y eut la paix avec la bête que je suis
Et le conflit avec l’humaine que j’étais
Ou qu’un jour j’avais voulu être
Dans mon existence il y eut mille morts et mille vies
Est-ce pour avoir voulu vivre profondément mon être et mes désirs
Que j’ai dû renoncer à toi ?

th (12)

Duelle

Dans un même élan
J’aime et je méprise
Je me lâche et me maîtrise
Je désire comme je respire
Je vous attire pour mieux vous fuir

Je me suffis à moi-même
Je me sens vivre quand on m’aime

J’ai dans mes doigts de la magie
Sur mes lèvres une poésie
Ma peau douce est une écorce
Sous laquelle coule une sève féroce 

Je peux te guérir mais
Je veux en fait te voir mourir
Pour renaître à un monde où le désir
A la force des rêves que l’on plante au soleil
Un monde où ton âme enfin s’éveille
Et où tu danses avec ton corps
Car la crainte de la mort
N’a plus de raison d’être 

Je peux 
Faire vibrer tous tes sens
Et te faire perdre ton sang-froid

Mais on en a brûlé des sorcières
Pour moins que ça 
Je suis une lionne fière
Esseulée

Avec les fils de mes doutes
Je tisse ma route

Quelle vérité se dessinera
À la fin du canevas ?

Âme infidèle
Sauf à moi-même
Et à des sentiments que tous ne comprennent pas 

Je suis
Une femme
Là est mon drame
Là est ma flamme
Là est la source de mon combat

Quand dieux et démons se disputent le chemin sous mes pas
Je voudrais juste pouvoir sortir de là 

Je rêve d’une puissance franche
D’un verbe qui tranche
D’abattre l’oppresseur à l’aide d’une arme blanche

Mais mon cœur flanche

Je tiens le stylo comme un poignard
Et avant de frapper je sais qu’il est trop tard

Votre injustice m’a déjà vidée de mon propre sang
J’ai vu périr ma dignité sous vos jugements 
Je suis libre
De donner mon corps
Si j’aime le corps à corps
Si je raffole de ces puissants accords

Je sais mon besoin de changer la partition
De la mélodie de l’amour
Qui nous chante encore la même chanson
Du «que toi pour toujours»

Mais les fausses notes trop fréquentes
Dénotent une évidente
Discordante dysharmonie

Alors je change de clé
Pour une nouvelle symphonie 

Je suis
Un instrument
Celui de ton plaisir
Ou bien de ta fierté

Je me rappelle avoir aimé
Être ainsi exhibée

Mais que je vibre sans tes doigts
Telle une harpe au gré du vent
C’est l’instrument de ton pouvoir
Qui t’échappe en un instant

Je suis 
Parfois
Ta chose
Je me rappelle avoir aimé… 

Souvenirs d’un esclavage trop librement consenti
Et aujourd’hui dans mon évasion
Je voudrais t’emmener
Je voudrais tant mener notre histoire sur d’autres sentiers
Où nos cœurs restent entiers 

Je suis
Tellement désolée
D’infliger de la peine
A ceux qui tiennent à leurs chaînes
Même pour aimer 

Je suis
Une lionne fière
Mais sage

Je calque ma vie
Sur mon message

Et si je souffre
Si j’ai trop mal
Je mettrai par écrit
Mon cri primal
Qui est un cri
De détresse
D’une douleur animale
C’est la colère
D’une femme 

Un cri de liberté

th (8)